Mission France avril-octobre 1944
- Avec pour mission d’instruire le Maquis, j’ai été parachuté en France le 10/09 avril 1944 avec le capitaine Beauclerk. Le temps était bon, et l’opération qui a eu lieu sous un clair de lune a été entièrement réussie. Nous atterrissions tous les deux franchement sur le « sol », où un comité d’accueil expérimenté avait allumé de magnifiques feux de joie, facilement visibles de loin par l’équipage de l’avion. NESTOR (Maj. Peters) nous attendait, avec lui nous avons grimpé dans une camionnette avec des bagages et une partie du RC La camionnette nous a emmenés au petit matin à Siorac-en-Périgord, petit village du Sarladais, à environ 15km du ‘terrain’. Jusqu’au jour, nous restâmes dans la maison de M. Robert Brouillet (CHARLES)- l’organisateur local de la résistance. Au lever du jour, la camionnette nous emmena, le capitaine Beauclerk et moi-même, dans nos refuges respectifs. Mes hôtes étaient un Médecin et sa femme, réfugiés luxembourgeois, qui ont choisi comme refuge une ferme délabrée au cœur de la Forêt de la Bécède, à environ 7km du Buisson. Le Dr REMBOUX organisa plus tard un certain nombre d’hôpitaux dans la région pour le Maquis.
- Instruction
Il fut convenu que je commencerais à instruire les maquis locaux. Dans ce quartier, le quartier de Siorac, Belvès, etc. le chef de file était René (SOLEIL) – grand voyou marseillais, successeur de RAYMOND, tué juste avant, paraissait cependant exercer une étrange influence sur les éléments juvéniles et inspirait une terreur salutaire aux « collaborateurs » qu’il poursuivait sans relâche. Avec lui, j’ai fait ma première sortie – à Villefranche en train. Ce fut une expérience quelque peu dérangeante pour les non-initiés et toujours soucieux de la sécurité, puisque SOLEIL et ses compagnons étaient armés comme des pirates, se comportaient comme des pirates et s’attendaient à ce que je fasse de même. Partout où ils allaient, ils semblaient être connus ouvertement sous le nom de « Maquis ». Bientôt je compris que le jeune SOLEIL se méprenait sur mon dessein ; il avait pensé (ou tenu pour acquis) que j’étais spécialement envoyé d’Angleterre comme instructeur pour son petit maquis d’environ 200 hommes, et pratiquement sous ses ordres. Cela lui convenait bien d’avoir un Anglais comme pièce maîtresse, car cela l’aidait dans sa campagne de recrutement, fut rapidement informé de son erreur. - Les deux premiers maquis dans lesquels j’ai instruit étaient composés majoritairement d’Espagnols par un ex-capitaine d’artillerie espagnol. Beaucoup d’entre eux étaient des vétérans coriaces et expérimentés de la guerre civile en Espagne, bien disciplinés et souvent bien versés dans les explosifs modernes. Certains des meilleurs travaux dans ce domaine ont été réalisés par Carlos après
le débarquement du 6 juin …. la destruction des ponts et les tactiques de guérilla réussies contre les colonnes allemandes.,
Notamment à Castelnaud et Groslejac. - J’ai consacré un stage plus long à un plus grand maquis de la région de Villefranche. Il y avait de bons éléments, et s’ils avaient eu un cadre militaire et un leadership appropriés, ils auraient pu accomplir un travail utile. En l’état, ils consacraient un peu trop de temps à la « réquisition » de toutes sortes de marchandises, des voitures aux dents. Plus tard ils devinrent les FTP et leur propension au banditisme obligea NESTOR à couper tout contact.
- De là, je fus conduit dans un maquis près de COURSAC, à environ 8 km au sud de PÉRIGUEUX. Ce fut mon premier contact avec un maquis sérieux, Le Maquis ANCELLE, et c’est là que j’ai rencontré la plupart des chefs qui furent plus tard chargés d’évacuer les Allemands de la Dordogne et en particulier de PÉRIGEUEX. A cette époque il y avait environ 60 hommes sous ANCELLE, 40 autres sous MARCEL, et environ 20 sous ROLAND, chef d’un GF qui opérait à l’intérieur et à l’extérieur de PÉRIGUEUX.
Tous ces hommes étaient en uniforme de l’armée française et avaient une sorte d’arme. Les sous-officiers de l’armée régulière leur ont donné les bases nécessaires de l’entraînement et de la discipline militaires. Pour le reste, leur rude existence les avait alors endurcis aux épreuves et aux fatigues, surtout ceux qui avaient vu un hiver dans le maquis. J’avais peu à enseigner et beaucoup à apprendre d’eux en matière de guérilla. A cette époque, vers la fin avril, leur moral est excellent, la perspective du jour J devenant de plus en plus réelle. On me demandait constamment quand ce serait, mais leur principale préoccupation était de savoir s’ils recevraient d’autres armes d’Angleterre. Les recrues et les volontaires ne manquèrent pas, comme on le vit le 6 juin et après, quand leur nombre dépassa le millier dans le seul camp d’ANCELLE. Mais dans l’impossibilité absolue de fournir des années, ANCELLE ne pouvait accepter des recrues qu’il ne pouvait armer. J’ai pu me faire une bonne idée de la force politique lorsque j’avais chaque jour comme « élèves » nombre de civils de villes telles que PÉRIGUEUX, BRANTOME, NEUVIC, St ASTIER •– des chefs de section des groupes de Résistance organisés, qui étaient prêts à quitter leurs foyers avec leurs hommes dès qu’ils peuvent être approvisionnés en armes. - Cette période était une période de préparation et il est nécessaire de souligner qu’avec les effectifs et les armements alors disponibles, il était hors de question que des coups de main relativement insignifiants et sans importance militaire. Il n’est pas facile pour un maquis de dissimuler son existence et à moins que l’emplacement du camp ne soit changé tous les quelques jours, il était sûr d’être attaqué. Cela se produisait fréquemment et il y avait rarement d’autre alternative que le retrait. Souvent, les attaquants étaient les GMR et Milice au cœur de poulet, parfois avec et parfois sans Allemands. Le GMR a montré peu d’anxiété à se battre et des cas sont enregistrés ou GMR et Maquis ont convenu au préalable d’organiser une simulation de bataille, où personne ne se blesse et qui en même temps a convaincu les Allemands que le GMR faisait son devoir. Cela a permis au maquis de se retirer en bon ordre malgré la manière apparemment désordonnée dont ce retrait s’est opéré. D’autres facteurs qui ont favorisé le maquis étaient la bonne connaissance du pays, la sympathie de la majorité de la population locale, les actes d’héroïsme individuels et cet élément impondérable qu’est la chance.
La sécurité était en effet l’un des principaux problèmes du Maquis. L’ennemi a utilisé de nombreuses méthodes pour suivre le maquis, même des avions. En conséquence, une attention considérable a dû être accordée au camouflage. De mon point de vue, il était assez facile d’enseigner la théorie des explosifs, mais difficile de donner des démonstrations pratiques. De petites charges pourraient être tirées s’il y avait de l’eau – un étang ou un ruisseau – pour amortir le son. Avec les armes, le principal problème était les munitions, mais j’ai réussi occasionnellement à fixer des cibles dans les caves pour la pratique du pistolet sur le modèle Arisaig « Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Special Operations Executive a ouvert dans les environs d’Arisaig des Special Training Schools (STS), écoles d’entraînement spécial destinées à l’entraînement physique et para-militaire de ses agents. À Arisaig, un mémorial rend hommage aux soldats tchèques et slovaques qui y ont suivi cet entraînement. ». Le premier lieu utilisé à cet effet fut le château de la Feuillade à COURSAC, où l’entraînement au tir eut une suite malheureuse. Le GMR agissant sur dénonciation, perquisitionna le château, trouva des douilles vides, emmena la femme et la fille du propriétaire et les livra à la Gestapo. Ils n’ont retrouvé leur liberté que lorsque les Allemands ont quitté Limoges. Le propriétaire lui-même échappe à l’arrestation et vit avec le maquis pendant plusieurs mois.
Un autre Maquis où j’ai trouvé un groupe utile d’hommes avec une formation militaire de cire près de THENOT dans la Forêt de la Double – le Groupe ROGER J’ai passé environ une semaine à leur donner un cours de commando miniature
– avec un accent particulier sur les tactiques de guérilla. Entre-temps, je donnais des cours du soir de sabotage et de maniement des armes, aux « Légaux » (résistants « couverts » par leur métier normal) dans les petits villages, notamment SIORAC dont la position dans les manuels de La résistance est unique. Pendant une courte période, le Château de Giversac près de SARLAT a été une sorte de STS. Ici les L’égaux de SARLAT m’ont été envoyés pour instruction, ainsi que les sous-officiers du Maquis Alberte, qui se sont ensuite distingués à MORTAGNY en Gironde. - Le jour J’ai transformé toute la situation du jour au lendemain. La Résistance française sort au grand jour, les Maquis occupent souvent à tort, les petites villes et villages. Un nouveau Préfet, ROUX, pour la Dordogne est élu, avec son QG près du CENDRIEUX L’enthousiasme est sans bornes ; dans le même temps, des routes sont bloquées par des abattages d’arbres, un contrôle de la circulation est établi, de petits ponts ferroviaires sont détruits ou de grandes longueurs de voie sont supprimées. Les ordres de Londres ont été, en fait, entièrement exécutés.
Le jour J , j’étais instructeur au Maquis Roger à THENON. Le premier événement fut l’arrivée de la gendarmerie locale dans le maquis avec armes et bagages. L’occupation de THENON n’était cependant pas tant une défense contre les Allemands que contre les FTP qui avaient occupé les villages voisins. Quelques jours plus tard, alors que le passage des Allemands sur la N89 semblait imminent, j’ai réussi à persuader les chefs locaux de mettre fin à l’occupation par le maquis et d’établir des barrages routiers bien à l’extérieur de THENON, tandis que le village lui-même ne devait pas être compromis. Effectivement un jour ou deux plus tard, les Allemands passent, ne trouvent rien de suspect à THENON, repartent sans faire peur, tandis qu’à THERRASSON, où les FTP résistent, ils détruisent une partie du village.
La réaction allemande au soulèvement général ne tarda pas à se faire sentir. Après le 6 juin, s’ensuit une période très précaire. La résistance a été dévoilée. Les villageois sont à la merci des représailles et les Maquis de Dordogne sont sans papiers avec leurs modestes armements comme les AMV, les chars légers etc. Pendant cette période les Maquis de PÉRIGUEUX et de BERGERAC sont constamment attaqués et continuellement obligés de se replier. Les routes devinrent plus périlleuses que jamais, et les liaisons fort gênées. Les voitures arborant des fanions et des dispositifs FFI ont presque disparu pendant un certain temps et à un moment donné, notre voiture était à peu près la seule à être vue sur la route. La « période noire » comme on pourrait l’appeler, a duré jusqu’en août et a vu le saccage de villages comme Oradour, Mouleydier et Pressignac. Notre QG a dû être changé deux fois et le premier nous a fait deux morts, un tué et un blessé. En matériel, une seule voiture et un camion ont été perdus.
Vers la mi-juin, l’usage des chemins de fer avait été complètement interdit aux Allemands, à une exception notable près, la ligne principale PÉRIGUEUX à COUTRAS. Bien que la piste soit coupée régulièrement chaque nuit par le Groupe Roland, les dégâts sont réparés en quelques heures. Avec uniquement du plastique, il n’y avait pas grand-chose à faire, d’autant plus qu’il n’y avait pas de ponts en acier. Mais une fois, alors qu’il était important d’arrêter le trafic à PÉRIGUEUX, il fut convenu avec NESTOR que je verrais ce qu’il était possible de faire. Avec sept hommes d’élite, je suis allé à NEUVIC, et aux petites heures du matin, j’ai fait sauter 500 mètres de voie en douze endroits et j’ai laissé des charges à retardement sous la ligne. En même temps, des affiches en français avertissent les cheminots de ne pas s’approcher. L’opération s’est déroulée comme prévu, aucune opposition n’a été rencontrée et le trafic a été retardé pendant une bonne partie de la journée. Plus tard, la piste a été exploitée avec succès avec de la dynamite, ce qui a provoqué un affaissement. La ligne est toujours bloquée.
Enfin nous nous sommes installés au Château de la Poujade, propriété de la Marquise de Comarque à moitié anglaise. La position était favorable à la défense et en conséquence je fis miner les abords, construisis une sorte de blockhaus (camouflé) pour loger notre seul et unique Piat, creusait des tranchées et généralement préparé pour une attaque. Nos défenses reposaient principalement sur les mines et les grenades Gammon mais à la rigueur nous aurions pu disposer d’une puissance de feu assez considérable avec des brens et des fusils, tout notre état-major d’une cinquantaine de personnes étant armé.
C’est là que j’ai commencé à former à fond notre propre corps-franc dont le but spécial était de fournir un corps fiable de saboteurs formés entièrement à notre disposition et disponibles à tout moment pour tout travail spécial qui pourrait survenir. Il nous était parfois insatisfaisant de devoir emprunter des équipes à d’autres maquis – et ils se sont avérés un ajout des plus précieux à notre QG. En parallèle, j’entraînais le Groupe Castel Real avec lequel notre défense locale était étroitement liée. - Avec l’arrivée de GILBERT (Emile Gerschel) le 1 er juillet, mes fonctions d’instructeur ont pratiquement cessé et je suis devenu adjoint à NESTOR. Avec GILBERT vinrent aussi enfin les armes pour l’ANCELLE (Maquis AS secteur centre). L’opération a été entièrement réussie et bien qu’à seulement 8 km au sud de PERIGUEUX, il n’y a eu aucune inférence – jusqu’à 2 heures après que nous ayons quitté le sol. Ce parachutage fut suivi d’autres longtemps
en retard. La période noire est terminée et les Maquis peuvent à nouveau passer à l’offensive. Le plus grand coup de fouet de tous a été fourni par la gigantesque opération du 14/11 juillet avec 1400 conteneurs en CORREZE, fournissant ainsi des armes à la plupart des maquis organisés sérieux. Il restait cependant un
manque flagrant d’armes antichars. La distribution, malgré les difficultés de transport, s’est finalement effectuée sans perte. Avec divers autres parachutages sur nos terres, nous avons pu remplir tous nos engagements et armer notre propre corps-franc jusqu’aux dents. Nous avons également pu former une section spéciale antichar au sein du Groupe Roland.
L’arrivée des commandos américains a coïncidé avec la libération de la Corrèze et de la Dordogne – et au moment où ils étaient prêts à l’action, il n’y avait littéralement plus de Boches dans notre région. Les tentatives pour porter des coups à leur arrière-garde n’ont pas réussi, car les Allemands ont fui plus vite que nous ne pouvions les chasser. Il n’y a qu’à MARENNES, front statique, qu’ils auraient pu faire quelque chose mais ils ont choisi ce moment pour être rappelés. Le résultat positif de leur mission a été un coup de main à AGEN qui nous a fourni du carburant de voiture suffisant pour durer jusqu’à notre départ, et à MARMANDE où ils ont assuré que le train à essence ne tomberait pas entre les mains de l’ennemi en le faisant déplacer vers une zone plus sûre.
C’est lorsque les commandos américains eurent quitté MARENNES que NESTOR planifia ce qu’on appela « l’Opération Bickford », nom de code d’une série d’opérations contre l’ennemi dans l’ILE d’OLERON, principalement d’infiltration d’agents, de saboteurs et de matériels. On m’a confié l’exécution de Bickford et déjà les résultats étaient prometteurs lorsque l’incident de De Gaulle à SAINTES (voir rapport séparé) a empêché toute autre main dans le secteur de MARENNES. Bickford devait être une opération SOE par excellence et bien que nous ayons confié la succession à des mains compétentes, il a été très décevant de ne pas mener à bien l’affaire à notre propre satisfaction académique.
Après cela, il ne nous restait plus qu’à dissoudre le QG, à arranger le maintien de la SR à BORDEAUX et à faire nos adieux.
Signé:
PI LAKE
Capitaine. - à signaler
Objet : Rencontre à Saintes en 1944
Suite à la visite du général de Gaulle à BORDEAUX, il est attendu à SAINTES le lundi 18 septembre. A cette époque, le Capitaine Mark et moi étions à MARENNES (Charente Maritime) engagés dans des opérations actives contre l’ILE D’OLERON occupée par les Allemands. Devant la décision d’un certain nombre d’officiers français du secteur de MARENNES de rendre hommage au général, nous avons décidé de les accompagner à SAINTES dans le même but.
Le programme a commencé vers 11 heures avec la parade et l’inspection habituelles du général accompagné du colonel ADELINE (ou ADLINE) officier commandant les FFI encerclant ROYAN, ILE d’OLERON, etc. Le capitaine Mark et moi-même étions parmi un groupe d’officiers français pendant l’inspection, et si de Gaulle a remarqué les deux officiers britanniques, il n’a montré aucun signe de reconnaissance. Le cortège de motocyclistes et de voitures d’état-major l’a ensuite escorté jusqu’au QG du Colonel ADELINE où plusieurs Français
les officiers attendaient leur tour pour être présentés. Ici aussi nous rencontrâmes le Capitaine CAMILLE (ALYRE ?) et deux membres de la Mission Interalliée (Dordogne Nord) un capitaine américain et un capitaine français avec des intentions similaires aux nôtres.
Il aurait été normal que les officiers alliés soient présentés au départ ; au lieu de cela, cependant, le général a disparu derrière des portes verrouillées avec le colonel ADELINE et son état-major. Nous apprîmes plus tard que la discussion qui eut lieu portait directement sur la situation militaire dans le secteur, situation à laquelle nous n’étions pas entièrement étrangers. Environ une heure plus tard, la discussion finie, le général parut dans l’embrasure de la porte, et en même temps nous recevions l’ordre d’approcher. Comme nous étions les derniers à être convoqués, je ne peux pas dire que les autres officiers alliés présents aient été présentés au sens propre du terme. Le Colonel ADELINE ignore le Capitaine Mark, et présente « Le Capitaine JEAN-PIERRE ».
Dans le dialogue qui a suivi, j’ai eu peu à dire, et encore moins l’occasion de parler. Cela s’est passé à peu près comme ceci: –
de G « Jean-Pierre, c’est un nom français » - « Mon nom-de-guerre mon général »
- de G « Qu’est-ce que tu fais ici ? »
- « J’appartiens à la Mission Interalliée de Dordogne, et je suis en ce moment avec les troupes de Dordogne à MARENNES, mon Général.
de G « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » - « Je forme certaines troupes pour des opérations spéciales. »
de G « Nos troupes n’ont pas besoin d’entraînement.Vous n’avez rien à faire ici. » - « J’obéis aux ordres de mes supérieurs. »
de G « Vous n’avez rien à faire ici, dis-je. Vous n’avez pas le droit d’exercer un commandement. » - » Mon général je n’exerce aucun commandement. «
de G « Nous n’avons pas besoin de vous ici. Il ne vous reste plus qu’à partir. J’ai déjà dit à un ARJS11DE qui faisait de la politique de sortir. Un autre que j’ai dépêché est HILAIRE à TOULOUSE. Vous devez vous aussi rentrer chez vous . Revenez, revenez vite… Au revoir.
Pause - « Oui mon général. »
L’ensemble du dialogue est passé très vite et d’un ton de voix il n’y avait pas d’erreur. C’était tellement inattendu que je dois avouer que j’étais bien trop surpris pour répondre intelligemment, et je pense que la majorité des personnes présentes ont eu des réactions similaires. Le général murmura quelque chose que je n’entendis pas clairement et disparut avant que quiconque ait eu le temps de reprendre son équilibre. La seule personne qui aurait pu protester était le colonel ADELINE. Le fait qu’il ait gardé le silence implique sa complicité, ou du moins sa sympathie, avec l’accueil du général. Une lettre à cet effet fut envoyée le lendemain au Colonel ADELINE par le Capitaine Mark. Nous avons entendu depuis qu’il le nie catégoriquement, et va même jusqu’à affirmer qu’il partageait la stupéfaction générale.
Capitaine Basile La Poujade 27/09/1944
Source, traduction : https://www.libreresistance.com/wp-content/uploads/2018/05/Peter-LAKE-Report-Mission-in-France-April-Oct-1944.pdf